Face aux ruptures récurrentes de médicaments vétérinaires, l’Anses vient de publier un guide de bonnes pratiques à destination des professionnels pour mieux gérer et anticiper ces situations préoccupantes pour la santé animale.
Les ruptures d’approvisionnement de médicaments vétérinaires sont un sujet de préoccupation majeur pour la santé animale. Face à ce constat, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) de l’Anses vient de publier une mise à jour de son “Guide de bonnes pratiques de gestion des ruptures d’approvisionnement des médicaments vétérinaires”.
L’objectif est de préciser le rôle de chaque acteur pour mieux anticiper et gérer ces situations. Quelles sont les principales dispositions de ce document et comment l’Anses accompagne-t-elle cette problématique ? Éléments de réponse dans cet article.
Le contexte des ruptures de médicaments vétérinaires
Les ruptures d’approvisionnement en médicaments vétérinaires sont devenues un sujet de préoccupation majeur ces dernières années. Elles peuvent avoir des conséquences graves pour la santé et le bien-être des animaux. Plusieurs dizaine de déclarations de rupture sont effectuées ces dernières année en France, dont une quinzaine sont jugées critiques car pouvant avoir un impact sanitaire important.
Ces ruptures touchent toutes les catégories de médicaments et espèces, même si les produits comme les vaccins sont les plus concernés, suivis par les antibiotiques puis les antiparasitaires externes et internes.
Selon la Fédération des syndicats vétérinaires de France plusieurs causes sont à l’origine de ces ruptures à répétition qui entravent le bon fonctionnement des structures vétérinaires :
- La disponibilité des matières premières premières, venant en grande majorité d’Inde et de Chine,
- Le refus de lots par l’Agence du médicament vétérinaire pour défaut de qualité,
- Et enfin une raison économique, le marché français étant de moins en moins rentable pour l’industrie pharmaceutique, entrainant les fabricants à orienter leur production vers des marchés plus porteurs et moins contraignants.
Face à ce constat, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) de l’Anses s’est saisie du sujet. Elle a publié cette année, en collaboration avec les professionnels, un guide de bonnes pratiques visant à mieux gérer et anticiper ces situations préoccupantes. L’objectif est de préciser les actions à mener par chaque intervenant en cas de rupture.
L’Anses publie un guide de bonnes pratiques
Face aux ruptures récurrentes de médicaments vétérinaires, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) de l’Anses vient de publier une réactualisation de son “Guide de bonnes pratiques pour la gestion des ruptures d’approvisionnement d’un médicaments vétérinaires”. Ce document a été élaboré en collaboration avec les différents acteurs.
L’objectif de ce guide est de préciser le rôle et les actions attendues de chaque intervenant pour anticiper et gérer au mieux ces situations de pénurie. Il détaille notamment les modalités d’échanges d’informations entre les parties prenantes, essentielles pour réagir rapidement et efficacement face à une rupture.
Concrètement, ce guide prévoit que les laboratoires pharmaceutiques déclarent à l’Anses en amont les ruptures jugées critiques, c’est-à-dire pouvant avoir un impact important sur la santé animale. L’agence étudie alors les alternatives thérapeutiques potentielles et communique ces informations aux vétérinaires et éleveurs. En parallèle, une gestion coordonnée des stocks résiduels disponibles est mise en place, avec un suivi de l’évolution de la rupture jusqu’au réapprovisionnement.
En janvier 2024, l’Anses-ANMV a donc publié une mise à jour du guide de bonnes pratiques. Cette nouvelle version vise à simplifier les modalités de déclaration des ruptures pour les laboratoires et à renforcer les échanges avec les professionnels sur les conséquences concrètes de ces situations pour leur activité.
Ce guide constitue ainsi un outil précieux pour tous les acteurs du médicament vétérinaire. Il contribue à une meilleure réactivité et coordination face aux ruptures d’approvisionnement, afin d’en atténuer l’impact potentiel sur la santé des animaux. Une mobilisation de tous reste essentielle pour relever ce défi.
Que prévoit ce guide face à une rupture ?
Le guide de bonnes pratiques de l’Anses détaille les actions à mener par chaque acteur en cas de rupture d’approvisionnement d’un médicament vétérinaire. L’objectif est d’anticiper au mieux ces situations et d’en limiter l’impact sur la santé animale.
Tout d’abord, les laboratoires pharmaceutiques sont tenus de déclarer à l’Anses en amont les ruptures jugées critiques, c’est-à-dire pouvant avoir des conséquences importantes sur la prise en charge des animaux. Cette déclaration doit intervenir dès que le risque de rupture est identifié.
Une fois informée, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) de l’Anses étudie les alternatives thérapeutiques potentielles. L’ANMV communique ensuite ces informations aux vétérinaires, afin qu’ils puissent adapter au mieux la prise en charge des animaux.
En parallèle, une gestion coordonnée des stocks résiduels disponibles est organisée. L’objectif est de réserver les unités restantes aux cas les plus critiques. Les laboratoires sont invités à mettre en place un système de quotas de commandes. Les vétérinaires doivent, de leur côté, éviter le sur-stockage et rationner si besoin la dispensation.
Tout au long de la rupture, un suivi de son évolution est assuré par l’Anses, en lien avec le laboratoire concerné. La liste des médicaments vétérinaires en rupture, avec une évaluation de la criticité, est publiée et actualisée sur le site de l’agence. L’historique des ruptures passées ayant nécessité une communication auprès des vétérinaires est également disponible.
Ce dispositif permet ainsi une gestion concertée et responsable des ruptures d’approvisionnement en médicaments vétérinaires. Il illustre l’importance d’une bonne coordination entre les autorités sanitaires, les laboratoires et les professionnels de santé animale pour faire face à ces situations.
Autres actions de l’Anses sur les ruptures
Au-delà de la publication du guide de bonnes pratiques, l’Anses mène d’autres actions pour accompagner les professionnels face aux ruptures d’approvisionnement en médicaments vétérinaires.
L’agence publie ainsi sur son site web la liste des médicaments vétérinaires concernés par des ruptures en cours, considérées comme critiques. Cette liste est régulièrement actualisée en fonction des informations transmises par les laboratoires. L’historique des ruptures critiques passées ayant fait l’objet d’une communication est également disponible.
En janvier 2024, l’Anses a simplifié les modalités de déclaration des ruptures pour les laboratoires. La fiche de déclaration et de suivi a été revue pour faciliter les échanges. L’agence insiste sur la nécessité pour les laboratoires de mettre à jour les informations tout au long de la rupture, en particulier en cas de prolongation ou lors du retour effectif des produits sur le marché.
L’Anses organise aussi régulièrement des échanges avec les organisations professionnelles représentant les différents acteurs du médicament vétérinaire. L’objectif est de faire le point sur les conséquences concrètes des ruptures pour les vétérinaires, les éleveurs et les filières. Ces retours du terrain sont essentiels pour adapter les actions de gestion et de communication de l’agence.
Conclusion
Les ruptures d’approvisionnement de médicaments vétérinaires sont devenues un sujet de préoccupation majeur pour la santé animale. Elles touchent toutes les catégories de produits et peuvent avoir des conséquences importantes pour les animaux et les fil :ières. Leurs causes, souvent multifactorielles, restent difficiles à anticiper et à éliminer totalement.
Lien pour le Guide de Bonnes pratiques 2024 :
https://www.anses.fr/fr/system/files/BP%20ruptures%20approvisionnement%20janvier%202024.pdf
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